La prothèse inversée d’épaule
Qu’est-ce qu’une prothèse inversée d’épaule ?
Une prothèse d’épaule imite l’anatomie normale de l’épaule en reproduisant ses structures à l’aide d’une cupule fixée à l’omoplate qui imite la glène et d’une boule en métal qui imite la tête de l’humérus. Dans une prothèse inversée d’épaule, c’est la boule qui est fixée à l’omoplate et la cupule à l’humérus.
Dans une épaule en bonne santé, les muscles de la coiffe des rotateurs aident à initier le mouvement du bras. Le muscle deltoïde prend ensuite le relai.
Quelles sont les indications de prothèse inversée ?
Quand les muscles de la coiffe des rotateurs ne fonctionnent plus. Ils n’arrivent donc plus à initier le mouvement du bras. En revanche, le muscle deltoïde est toujours valide pour le poursuivre. La prothèse inversée reposera donc sur le muscle deltoïde.
Les pathologies pouvant entrainer un problème au niveau des muscles de la coiffe sont :
- -une rupture/déchirure de coiffe des rotateurs post-traumatique non réparable,
- une arthrose de l’épaule importante,
- une fracture complexe de l’articulation de l’épaule,
- une luxation chronique de l’épaule,
- une tumeur bénigne ou maligne de l’articulation de l’épaule,
- une prothèse d’épaule précédente qui a échoué.
Si le traitement médical bien conduit comportant repos, antalgiques, anti inflammatoires, infiltration de cortisone et rééducation n’a pas soulagé la douleur à l’épaule dont vous souffrez, la mise en place d’une prothèse inversée est alors recommandée.
Déroulement de l’intervention
Une hospitalisation courte de 1 à 3 jours environ est programmée. Vous serez admis à l’hôpital le jour ou la veile de votre chirurgie.
Vous, votre anesthésiste et votre chirurgien discuterez du type d’anesthésie à utiliser. Vous pourrez avoir une anesthésie générale (vous êtes endormi pendant toute l’opération), une anesthésie loco-régionale (seule l’épaule est endormie) ou une combinaison des deux types ce qui est le plus courant.
Cette intervention visant à remplacer votre articulation par une articulation prothétique prend en moyenne 1 à 2 heures.
Votre chirurgien fera une incision soit sur le devant soit sur le haut de votre épaule. L’os de l’épaule sera retiré pour pouvoir laisser place au matériel de remplacement qui permettra de refaire fonctionner votre épaule.
Evolution habituelle
Pendant les premières semaines qui suivent votre chirurgie, il vous sera difficile d’atteindre les objets en hauteur. Vous aurez besoin d’aide pendant quelques semaines pour certaines tâches quotidiennes, telles que l’habillage, le bain, la cuisine et les tâches ménagères. Si vous n’avez pas la possibilité de recevoir une aide à la maison après la chirurgie, vous devrez peut-être prévoir de rester brièvement dans un établissement de réadaptation jusqu’à ce que vous retrouviez votre indépendance.
L’immobilisation durera 6 semaines avec une attelle d’épaule amovible. La kinésithérapie doit être débutée immédiatement après l’opération et peut être poursuivie jusqu’à 1 an.
A long terme la prothèse inversée d’épaule permet de soulager vos douleurs et d’améliorer vos mobilités mais ne vous restitue pas complètement les mouvements que permettaient votre articulation native.
Suivi post-opératoire
Vous serez revu(e) en consultation de contrôle à l’IECEM dans le mois qui suit l’intervention. Plusieurs radiographies de contrôle seront à réaliser au cours du suivi.
L’arrêt de travail après intervention est d’environ 6 semaines à 3 mois mais dépendra de votre profession. La reprise des activités sportives est envisagée à 6 mois.
Risques de complications
Les complications précoces principales liées à l’intervention sont :
- l’hématome nécessitant un glaçage et une surélévation du bras,
- une infection précoce ou incident cicatriciel nécessitant une reprise chirurgicale pour lavage de l’articulation et une antibiothérapie,
- la luxation de prothèse nécessitant une réduction sous anesthésie.
Les complications tardives principales liées à l’intervention sont :
- une infection tardive nécessitant une reprise chirurgicale pour lavage de l’articulation, changement de prothèse et une antibiothérapie,
- la raideur et l’algoneurodystrophie nécessitant la réalisation de kinésithérapie.