Doigt de porte

Qu’est-ce qu’un doigt de porte ?

Oedème du bout du doigt

Le doigt de porte correspond à un écrasement de la dernière phalange des doigts entrainant une plaie de la pulpe, de l’ongle ou du lit de l’ongle parfois associée à une fracture de la partie terminale de l’os du doigt.

Il s’agit d’un accident domestique classique, fréquent chez l’enfant.


Comment diagnostiquer un doigt de porte
 ?

Le diagnostique est clinique. Une douleur et un gonflement (œdème) du bout du doigt associés à une plaie sont retrouvés. On peut retrouver un hématome sous l’ongle, une désinsertion de l’ongle, un ongle arraché et même une amputation de la dernière phalange.

Une radiographie doit être réalisée pour vérifier si un os est cassé. Si la dernière phalange est fracturée, on parlera de fracture ouverte.


Comment traiter un doigt porte
?

Phalange fracturée

Le traitement peut être médical si l’accident n’a entrainé qu’un hématome de petite taille sous l’ongle et qu’il n’existe ni plaie ni fracture. Le patient sera surveillé en consultation et un traitement antalgique lui sera prescrit.

La majorité des doigts de porte doivent être pris en charge chirurgicalement en semi-urgence.

Pour les doigts de porte entrainant une amputation partielle de la dernière phalange, une plaie délabrante de la pulpe et du lit de l’ongle ou un hématome important sous l’ongle, il est nécessaire de réaliser une intervention chirurgicale. Celui-ci dépendra des lésions retrouvées :

  • rétablir et maintenir l’alignement des os si fracture avec parfois la mise en place d’une broche,
  • réparer la pulpe et le lit de l’ongle. Dans certains cas, lorsque la perte de substance est trop importante, le chirurgien doit prélever un morceau de peau à proximité de la plaie pour la recouvrir. On parle de lambeaux de reconstruction,
  • repositionner l’ongle quand c’est possible ou alors mettre en place d’une prothèse unguéale (faux ongle) qui guidera la repousse de l’ongle.

Brochage d’un doigt de porte

L’intervention se déroule au bloc opératoire, sous anesthésie loco-régionale (seul le bras est endormi), en ambulatoire (vous entrez et sortez de l’hôpital le même jour que votre intervention). Une antibiothérapie sera prescrite 5 à 10 jours s’il existe une fracture.


Evolution habituelle

La cicatrisation est obtenue en moyenne 3 semaines après l’intervention selon les lésions initiales. Une mobilisation du doigt immédiate est nécessaire afin d’éviter une raideur de celui-ci.
Lorsque des broches ont été utilisées pour maintenir la réduction du foyer de fracture, ces dernières sont retirées lorsque que le foyer de fracture a consolidé (à 6 semaines en moyenne) au cours d’une seconde intervention.

L’ongle repositionné ou la prothèse unguéale tombent généralement au bout de 3 semaines. La repousse du nouvel ongle prend 3 à 4 mois.

Il faut savoir que le doigt n’aura plus jamais le même aspect que celui qu’il avait avant l’accident. En effet, il existe souvent un léger raccourcissement ou une déformation qui perdurera.


Suivi post-opératoire

Vous serez revu(e) en consultation de contrôle à l’IECEM dans le mois qui suit l’intervention. Plusieurs radiographies seront à réaliser au cours du suivi s’il y avait une fracture initialement.

La reprise du travail peut être envisagée dès la 2ème semaine post-opératoire en fonction des activités professionnelles.

Une rééducation chez un kinésithérapeute est parfois nécessaire.


Risques de complications

Dystrophie unguéale

Les complications précoces principales liées à l’intervention sont :

  • une infection nécessitant une antibiothérapie et parfois une reprise chirurgicale pour un lavage du site opératoire,
  • une nécrose du lambeau de reconstruction mettant l’os à nu nécessitant une reprise chirurgicale et pouvant conduire parfois à l’amputation de l’extrémité du doigt,
  • une nécrose de l’extrémité du doigt pouvant conduire parfois à l’amputation de celle-ci.

Les complications tardives principales liées à l’intervention sont :

  • la raideur du doigt et l’algoneurodystrophie nécessitant la réalisation de kinésithérapie,
  • une dystrophie unguéale (ongle déformé) nécessitant une plastie unguéale chirurgicale a distance (au moins 6 mois) si vous êtes gêné(e) sur le plan esthétique.