Disjonction Acromio-Claviculaire

Qu’est-ce qu’une disjonction (= entorse ou luxation) acromio-claviculaire ?

L’articulation acromio-claviculaire est une des articulations de l’épaule. L’épaule est la partie la plus mobile du corps humain. Elle est composée de structures (os et tissus mous) s’agençant ensemble pour permettre les mouvements mais aussi la stabilité que nécessitent les gestes de la vie quotidienne.  Les os qui composent l’articulation acromio-claviculaire sont l’acromion (omoplate) et la clavicule. Les tissus mous qui composent l’articulation acromio-claviculaire sont les ligaments acromio-claviculaire et coraco-claviculaire.

La mobilité de l’articulation acromio-claviculaire se fait parfois au détriment de sa stabilité. En effet, certains travaux ou activités sportives peuvent imposer de lourdes contraintes à l’épaule. Une luxation acromio-claviculaire est une séparation entre la clavicule et l’omoplate. Elle est généralement causée par une chute ou un coup sur l’épaule. La gravité d’une lésion de l’articulation acromio-claviculaire dépend des structures endommagées. Les lésions acromio-claviculaires sont classées en 6 catégories allant de la luxation légère peu grave à la séparation complète grave.


Quels sont les symptômes ?

La disjonction acromio-claviculaire entraine une douleur de l’épaule. Généralement, la personne blessée soutient le coude tout en maintenant le bras près du corps pour éviter la douleur provoquée par les mouvements du bras. Un hématome ainsi qu’un gonflement avec une bosse apparaissent souvent sur le dessus de l’épaule.


Comment diagnostiquer une disjonction acromio-claviculaire ?

Les radiographies comparatives des deux épaules permettent de confirmer le diagnostic, d’évaluer la gravité de la blessure et d’éliminer une fracture de la clavicule.


Comment traiter une disjonction acromio-claviculaire ?

Le traitement peut être médical ou chirurgical. Il dépend :

  • de votre âge,
  • de votre activité sportive,
  • de votre profession,
  • de la gravité de la blessure,

du délai entre le traumatisme et le moment auquel vous consultez.

1 – Le traitement médical dit « orthopédique »

La plupart des luxations acromio-claviculaires peu ou moyennement graves sont traitées médicalement avec succès. Le traitement consiste à glacer l’épaule pour diminuer la douleur et le gonflement, à porter une attelle d’immobilisation coude au corps.

2 – Le traitement chirurgical

Diverses méthodes chirurgicales ont été utilisées pour stabiliser l’articulation acromio-claviculaire luxée. Actuellement, la méthode la plus souvent réalisée est une technique sous arthroscopie qui consiste à rapprocher la clavicule de la coracoïde en utilisant des matériaux synthétiques (endoboutons). Ces endoboutons permettent de guider la cicatrisation des ligament coraco-claviculaires. L’opération est réalisée sous anesthésie générale en ambulatoire (vous entrez et sortez le même jour que votre intervention).

Quand il y a une indication à réaliser un traitement chirurgical, celui-ci doit être réalisé dans un délai maximum de 15 jours après l’accident. Au-delà de ce délai, d’une part, les chances de cicatriser sont plus faibles et d’autre part le traitement chirurgical standard ne fonctionne pas. On préféra mettre en place un traitement médical.


Evolution habituelle

L’épaule est immobilisée jour et nuit par une attelle pendant plusieurs semaines. On associe une prescription de médicaments contre la douleur et anti-inflammatoires. La kinésithérapie est débutée après avoir retiré l’immobilisation.


Suivi

Vous serez revu(e) en consultation de contrôle à l’IECEM dans le mois qui suit l’intervention. Plusieurs radiographies de contrôle seront à réaliser au cours du suivi. L’arrêt de travail va généralement de quelques semaines à quelques mois mais dépendra de votre profession. La reprise des activités sportives et de la conduite est envisagée à partir de la 6e semaine après le traitement.


Risques de complications

Les complications précoces principales liées à l’intervention sont :

  • l’hématome nécessitant un glaçage et une surélévation du bras,
  • une infection nécessitant une reprise chirurgicale pour lavage de l’articulation et une antibiothérapie.

La complication fréquente à moyen terme est l’absence de cicatrisation des ligaments nécessitant éventuellement une opération pour nouvelle stabilisation de l’articulation si les douleurs persistent.

Les complications tardives principales sont :

  • la raideur et l’algoneurodystrophie nécessitant la réalisation de kinésithérapie,
  • l’arthrose nécessitant un traitement médical et/ou chirurgical si résistante au traitement médical bien conduit.